Le mot « bore-out » entre désormais dans notre dictionnaire français ! Prononcé avec notre cher accent français, cela pourrait prêter à confusion…mais on ne parle pas ici de « Borat » (le personnage Kazakh fantasque) mais bel et bien de « b-o-r-e-o-u-t » ! Cet article explique la définition de ce mot et son usage.
Au-delà de l’ennui…
Le bore-out est un anglicisme. Il est formé du verbe anglais « to bore » qui signifie « s’ennuyer » et de la préposition « out » qui signifie « en dehors », « au-delà ». Pour comprendre sa signification, il est utile de se référer à son parent, le burn-out. Cet anglicisme est composé du verbe anglais « to burn » qui signifie « brûler » et de la même préposition « out ». Ce mot s’est désormais bien intégré à notre langue française. Sa signification est connue : c’est un épuisement professionnel qui résulte d’une charge de travail trop élevée (« pire que brûlé » pour reprendre le sens littéral ou plus communément « se consumer », « être au-delà de la zone rouge »). Sur le même modèle, on peut donc définir le bore-out comme le fait d’être « au-delà du stade de l’ennui ». D’une manière plus littéraire, on le définit comme un épuisement professionnel lié au fait de s’ennuyer au travail.
Ce phénomène concerne, en particulier, les personnes qui ont été mises « au placard » dans leur entreprise, qui ont été embauchées dans un poste « fantôme » ou simplement, celles qui n’ont pas beaucoup à faire dans leur travail.
L’ennui au travail, carrément tabou
Si le burn-out est désormais reconnu comme une maladie professionnelle, le bore-out est encore très méconnu en France. Le marché de l’emploi est très tendu. Il n’est donc pas de bon ton d’alerter sur l’ennui lié au manque de travail. Aussi, la plupart des personnes qui en souffrent ne l’avouent pas. Ils essaient plutôt de minimiser l’état de la situation. Et c’est là où le bore-out peut avoir des conséquences fâcheuses sur l’employé.
Pour compenser son ennui au travail, la personne va mettre en place des mesures palliatives qui peuvent nuire à sa santé physique ou à son équilibre mental. En effet, « pour tuer le temps », la personne pourrait penser à augmenter les pauses cigarettes (« s’ennuyer à mourir » ?!), à grignoter et même dans certains cas, à consommer de l’alcool. L’aspect psychologique est aussi grandement affecté. En effet, une personne qui s’ennuie au travail ne peut pas s’épanouir. Au contraire, elle en viendra à se dévaloriser et à penser qu’elle n’est pas capable. Cela peut l’amener à souffrir du syndrome de l’imposteur ou même à tomber en dépression.
Malheureusement, il n’y a pas de solution miracle. Bien entendu, l’idéal est d’en discuter avec sa hiérarchie. Pour autant, si c’est votre hiérarchie qui vous a mis « au placard », ce n’est pas une bonne idée. Dans ce cas, privilégiez un départ et recherchez un nouvel emploi. Plus vous réagissez vite, plus vous augmentez vos chances de rebondir. En effet, il sera difficile de convaincre un futur employeur que vous étiez mécontent de votre situation si vous êtes resté dans le même poste plusieurs années. De plus, si vous avez été inactif au travail pendant une longue période, sachez qu’il sera compliqué de vous réhabituer à un travail normal, intellectuellement stimulant.
Vous venez donc d’apprendre la signification de ce nouveau mot. Demain, vous saurez de quoi parler à la machine à café ! Mais faites attention, ne prolongez pas trop la pause-café. Il serait dommage que votre responsable pense que vous souffrez de bore-out !